La justice sĂ©nĂ©galaise a confirmĂ© la condamnation du maire de Dakar BarthĂ©lĂ©my Dias Ă deux ans de prison, dont six mois ferme, après son jugement en appel pour la mort d’un homme tuĂ© par balle en 2011 dans un contexte de violence politique.
Le tribunal “confirme le jugement dans toutes ses dispositions, dĂ©boute la partie civile dans toutes ses demandes”.
BarthĂ©lĂ©my Dias, farouche opposant au pouvoir, est devenu maire de Dakar en fĂ©vrier pour le compte d’une coalition nationale conduite par Ousmane Sonko, prĂ©tendant dĂ©clarĂ© Ă la prĂ©sidentielle de 2024.
De nombreux policiers et gendarmes avaient pris position dans et autour du palais. Des vĂ©hicules anti-Ă©meutes ont Ă©tĂ© disposĂ©s Ă diffĂ©rents carrefours de la capitale. L’Ă©dile, Ă©lu Ă©galement dĂ©putĂ© lors des lĂ©gislatives de fin juillet, n’a cessĂ© de crier au procès politique.
“L’implication majeure, c’est que son mandat de maire n’est pas menacĂ©”, a affirmĂ© son avocat, Me Demba CirĂ© Bathily. Concernant son mandat de parlementaire, “les implications ne sont pas Ă l’ordre du jour parce que la dĂ©cision n’est pas dĂ©finitive”. Son avocat a dit qu’il allait conseiller Ă son client d’introduire un pourvoi en cassation.
Son procès en appel avait été reporté à de multiples reprises ces dernières années avant de se tenir le 2 mars. Le parquet général y avait requis cinq ans de prison ferme, une peine qui aurait interrompu la carrière de M. Dias.
M. Dias, 46 ans, jugĂ© avec une douzaine d’autres Ă l’Ă©poque, avait Ă©tĂ© condamnĂ© en 2017 Ă deux ans de prison, dont six mois ferme, pour “coup mortel” portĂ© en 2011 Ă Ndiaga Diouf, un lutteur dĂ©crit par l’opposition comme un nervi du rĂ©gime.
Ndiaga Diouf avait Ă©tĂ© abattu par balle lors de l’assaut donnĂ© Ă la mairie de Mermoz SacrĂ©-Coeur, une des communes constituant la capitale et dont M. Dias Ă©tait alors maire, par de supposĂ©s sympathisants du Parti dĂ©mocratique sĂ©nĂ©galais, au pouvoir. Les violences s’Ă©taient produites dans un contexte de contestation grandissante contre une candidature du prĂ©sident sortant Abdoulaye Wade Ă un troisième mandat en 2012.